Z3 : une présentation rapide

Cette page recense quelques informations sur la Z3 que j'ai achetée en Allemagne et importée.

Auteur:Wondersye (courrier électronique: z3 at esperide.com)

Table des matières

Caractéristiques

C'est une Z3 roadster 2.2L noire. Sa puissance est de 170 chevaux (soit 125 kW), pour une cylindrée de 2 171 centimètres-cube.

Il était important à mes yeux d'avoir une voiture "dernière génération" (phase II), pour bénéficier de toutes les améliorations (à commencer par l'ESP, auquel je tenais beaucoup, qui rassure pas mal ; aussi : le moteur plus moderne, les ailes élargies, les feux, la capote doublée, etc.).

Le propriétaire initial a voulu une couleur "Individual" (Sonderlackierung) - un noir comportant des reflets bleutés :

Ainsi que des "garnitures" (ex: couleur rouge du cuir des sièges et des arceaux de sécurité) spécifiques (Sonderpolsterung ohne Farbangabe) :

Elle a des jantes de 17 pouces (avant et arrière, respectivement) :

Elle a été mise en circulation en mai 2002, a connu deux propriétaires précédents (des salariés BMW apparemment) et son kilométrage atteignait 65 550 km (seulement) lors de mon achat (je ne pense pas que le compteur kilométrique ait été trafiqué). Le carnet d'entretien était fourni, et m'a semblé rassurant.

Achat

Elle m'a été vendue par Auto Kaiser, un vendeur allemand réputé, spécialisé dans les Z3, qui m'a fait la meilleure impression.

D'après ce que j'ai compris, Herr Dieter Kaiser a été pilote Porsche, puis concessionnaire de la même marque, avant de se concentrer sur les Z3 (les Z4 lui ayant sensiblement moins plu). Vaste choix dans son garage à Offenburg, tout proche de la frontière française (Strasbourg). Cerise sur le gâteau, Mme Kaiser est française d'origine, ce qui facilite énormément la communication.

Les Z3 exposées m'ont semblé en excellent état (pour des voitures vieilles d'une décennie, en tout cas) et inspiraient confiance.

L'essai routier a été très probant.

Je l'ai achetée au prix affiché, qui m'a paru raisonnable pour la qualité de la voiture : 14 500 euros (c'est-à-dire moins que la plupart des Clio neuves, certes pour une voiture vieille de 10 ans).

Herr Kaiser m'a conduit à l'équivalent allemand de la préfecture pour s'occuper de la plaque allemande provisoire apte à l'export (bordée de rouge), à laquelle est associée une assurance provisoire (les deux étant valables une quinzaine de jours). Attention à l'adresse qui figure sur vos papiers d'identité (ex: carte d'identité), il semble préférable qu'elle soit à jour, sous peine de problèmes.

En terme de négociation, la garantie initialement liée à la voiture étant inapplicable pour un usage (dans le 92) si loin de son lieu d'achat, elle a été remplacée par la prise en charge des frais en Allemagne d'immatriculation, d'assurance et d'homologation (CoC) ; de plus un couvre-capote et un filet anti-remous ont été ajoutés gracieusement par Kaiser Auto, ainsi que l'installation de l'autoradio, soigneusement sélectionné, avec lequel j'étais venu, sans nécessité de négociation spécifique (et qui de toute façon aurait été assez hasardeuse, vu le bon état de la voiture et ma méconnaissance automobile).

Le retour a été toutefois plus périlleux qu'escompté, car sur le début de l'A4, après Strasbourg, la voiture s'est mise à grincer à chaque tour de roue, de plus en plus fort, jusqu'à faire un bruit vraiment abominable qui donnait l'impression qu'une roue allait se détacher ou qu'un pneu frottait et allait éclater de manière imminente, en plein sur l'autoroute. La voiture "broutait", et nulle aire pour s'arrêter. Après une sortie d'urgence à Cronenbourg et un arrêt, le problème disparaissait inexplicablement, mais l'inquiétude demeurait.

En échangeant après coup par courriels avec M. et Mme Kaiser (qui avaient eu l'extrême gentillesse de s'assurer que mon retour en France s'était bien passé ; combien de vendeurs, qui plus est professionnels, sont aussi attentionnés ?), l'explication envisagée était qu'un gravillon avait peut-être réussi à malencontreusement se coincer dans l'étrier de frein, mal qui semble affecter les Z3 plus que les autres voitures. Le garage BMW de Boulogne a conforté plus tard cette thèse : le disque d'où provenait le vacarme était rayé (mais non voilé, donc restait fonctionnel).

Depuis, cette Z3 m'a apporté toute satisfaction.

Importation, assurance & immatriculation

L'assurance allemande provisoire (au tiers) ne m'a pas paru terrible, donc je prévoyais d'envoyer juste après l'achat un fax depuis Kaiser Auto à mon assureur (la MAIF, précédemment prévenue) afin d'accepter leur devis et que le contrat tous-risques se déclenche dès lors la frontière franchie. L'opération n'a pas abouti, toutefois, il a fallu que j'active l'assurance quelques jours après mon retour.

Pour l'immatriculation, les démarches administratives côté français sont assez longues et un peu pénibles.

Le quitus fiscal s'obtient facilement. Confier la voiture au garage BMW (Neubauer Boulogne, qui m'ont fait bonne impression) en vue d'un contrôle technique (seulement 75 euros pour l'ensemble !) bloque une journée.

Passer à la sous-préfecture (lieu assez peu agréable), attendre et découvrir qu'il faut avoir préalablement photocopié toutes les pièces (ce qui n'est pas spécifié dans la démarche) et que le délai de délivrance est de 15 jours ne sont pas de bonnes surprises (même si le délai effectif a été plutôt d'une semaine).

Une fois le certificat provisoire d'immatriculation (valable 1 mois) obtenu (260.50 euros pour une carte grise de Z3 reste très raisonnable - la 2.2L ne fait "que" 11 chevaux fiscaux; merci aussi les 10 ans d'ancienneté : 50% de réduction et pas d'éco-taxe), il reste à prévenir son assurance et faire faire des plaques d'immatriculation adaptées.

Côté assurances, après enquête, la MAIF m'a fait très nettement la meilleure impression (au moins par rapport à nombre de concurrents, qui m'ont paru plus que douteux). Un peu moins de 80 euros par mois pour un conducteur de 35 ans dans le 92 avec un bonus de 0.50, assuré "tous risques", en préférant des franchises élevées mais une assistance panne 0 km, cela semble tout-à-fait raisonnable.

En remplacement des plaques allemandes provisoires, j'ai préféré des plaques d'immatriculation aluminium (plutôt que plexiglas), bien entendu sans publicité pour un garage ou l'entreprise qui les crée. Je les ai rattachées à la Corse du Sud (2A) plutôt que, par exemple, au département des Hauts de Seine : je ne suis pas spécialement fan de l'Ile de France, et avec la Corse cela fait plus "gangster" (désolé pour la gaminerie !), sans compter que je trouve le logo (la tête de Maure) assez joli (sachant que le noir et blanc va mieux avec la voiture que les couleurs de la plupart des autres logos de régions). Cela m'a coûté moins de trente euros, en passant par eplaque.

A noter qu'une fois les plaques définitives adoptées, contrairement à ce que je croyais la contre-visite pour le contrôle technique (afin que leur macaron arbore le bon numéro de plaques) n'est pas nécessaire : leur rapport initial (à garder dans la boîte à gants) mentionne le numéro de chassis, qui apparemment fait foi.

A l'usage

Ressenti quotidien

Tout d'abord, pas mal de plaisir ; incontestablement, à chaque fois qu'on se carre dans l'habitacle, le coeur bat un peu plus vite.

Bien évidemment, impossible d'être discret avec cette voiture. La garer dans un espace public (i.e. hors parking sécurisé au boulot, hors d'un garage fermé) a de quoi faire hésiter (notamment en région parisienne), et se prendre des coups de portière ou se faire rayer la voiture semblent des risques réels. C'est peut-être un hasard, mais c'est aussi à son volant que je me suis fait insulter pour la première fois sur la route (un "connard !" lancé par un type auquel je cédais une priorité à droite - jamais compris pourquoi).

Défauts & contraintes

Des amis m'avaient, il y a longtemps, offert une belle maquette Burago de Z3 (M) au 1/18. Elle est extrêmement fidèle, à un détail près : dans la réalité, le coffre est beaucoup plus petit :

Deux sacs un peu gros, et il vous reste deux vide-poches à l'intérieur - eux-mêmes minuscules !

Même sur la 2.2L, et en dépit de l'interminable capot, apparemment les concepteurs BMW n'ont pas trouvé de place pour la batterie...ailleurs que dans le coffre (sous la moquette), déjà lilliputien !

En conséquence la voiture reste assez peu polyvalente : stricte deux places avec un petit coffre, pas vraiment de place pour partir à deux plus qu'un week-end, ou pour embarquer ne serait-ce qu'un chat !

Capote fermée, pas beaucoup de visibilité périphérique ; et la lunette arrière, en plastique (pas de verre possible, elle doit pouvoir se replier) a tendance au fil des ans à pas mal s'opacifier...

Le système de roue de secours est des plus particuliers, avec un câble et une trousse à outils assez fournie ; j'espère ne jamais crever !

L'embrayage est assez doux (sauf, peut-être, sur mon modèle, de la première vers la seconde). La marche arrière, en position à fond sur la gauche, encore plus que la première, ne me semble pas très pratique : au début elle me semblait assez difficile à passer, mais, depuis, deux fois à un feu j'ai par erreur démarré en marche arrière plutôt qu'en première !

Enfin, comme prévisible, par rapport aux voitures les plus récentes, bien sûr on a un peu l'impression que la Z3 consomme comme un camion : j'imagine être légèrement au-dessus des 10L au 100 km, malgré une conduite très douce, et, comme le réservoir est assez petit (51L), on est rapidement sur la réserve, il faut fréquenter assidûment les stations-service.

Un moteur 2.2L, est-ce suffisant ?

Bien sûr tout dépend de ses envies. Personnellement, pour mon plaisir, tout-à-fait ! Il semblerait bien que les sensations offertes par un 6 cylindres (et non 4) soient supérieures.

En terme de performance, elle accélère bien et j'ai pu rester durablement sur autoroute en quatrième sans même m'en apercevoir (d'après les essais, cf [M3], on peut même atteindre 199 km/h en quatrième).

J'hésitais initialement avec la 3.0L, mais le prix d'achat inférieur du 2.2L, sa consommation moindre (idem pour l'entretien ?) et surtout ses primes d'assurance sensiblement plus raisonnables (apparemment elles dépendent beaucoup plus de la puissance fiscale que du modèle de voiture) m'ont fait préférer cette version.

De toute façon, un roadster, avec son aérodynamisme déplorable (Cx de 0.42) et sa masse importante du fait de son besoin de rigidication faute de toit (1 345 kg) pourrait difficilement jouer le rôle d'une voiture sportive : la Z3 est avant tout une voiture faite pour le plaisir de la conduite !

J'avais un peu l'impression que la Z3 consommait comme un camion, surtout en ville. Toutefois sur un trajet Saint-Malo - Paris (avec la conduite la plus douce possible), j'ai calculé une moyenne plus qu'honorable de 7.3L au 100 km.

Quelques questions qui subsistent

  • le seul défaut du modèle que j'ai est qu'il est dépourvu d'alarme ; est-il raisonnablement possible d'ajouter une alarme, "a posteriori" ?
  • il ne semble pas y avoir de revue technique ("Service Manual" type Bentley) pour le 2.2L, comment trouver l'équivalent ?
  • comment obtenir une traduction du manuel utilisateur ? (j'ai la version allemande)
  • pour le lavage de la voiture : risque de rayures avec les rouleaux ? comment faire pour la capote ?
  • comment et avec quoi entretenir le cuir des sièges, levier de vitesse et de frein à main, etc. ?
  • pour l'essence : préférer le sans-plomb 95 ou 98 ? (on m'a dit qu'on parcourait plus de distance avec le second, ce qui compenserait à peu près son surcoût ; la voiture gagnerait alors un peu en autonomie)
  • où trouver une housse extérieure pour Z3 discrète et pas trop chère ?
  • à la pompe, même en veillant à ne pas insérer le pistolet trop loin, dès qu'on serre un peu la poignée permettant de moduler le débit, le pistolet "claque" et la distribution s'arrête, comme si le système détectait (à tort) un réservoir plein ; cela oblige à maintenir un débit minuscule, et faire le plein devient très long et désagréable ; comment y remédier ?

Ressources supplémentaires

Il y a les anciens numéros de la revue "Le Moniteur Automobile" :

[M1]: n°1103, 22 mars 1996, p. 40 : essai détaillé de la Z3 1.9 roadster
[M2]: n°1190, 22 juillet 1999, p. 98 : essai détaillé de la Z3 2.0 roadster
[M3]: n°1232, 1 mars 2001, p. 124 : essai détaillé de la Z3 2.2 roadster

Ainsi que le très sympathique forum BMW Z3 Club France.

Accessoires & modifications prévues

  • je me suis finalement bien fait aux arceaux en cuir rouge, plus besoin de les passer en noir
  • un petit pédalier en aluminium serait sympathique
  • j'ai un couvre-capote (quand elle est repliée), mais son utilité ne me paraît pas flagrante (volumineux et lourd)
  • le filet anti-remous en toile tient derrière un siège ; testé sur autoroute, vivement conseillé, cela rend les trajets longs beaucoup plus supportables, décapoté (attention toutefois aux coups de soleils !)
  • j'ai fait remplacer l'autoradio d'origine (BMW Business CD) par un autoradio beaucoup plus récent (Peekton PKM 1050), qui propose Bluetooth (pour une connexion avec un smartphone), entrée auxiliaire, port USB et surtout port pour carte SD, histoire de se balader avec jusqu'à 16 Go de musique (autoradio à mieux faire fixer, il bouge dans son logement actuellement)

Conclusion

J'espère que ce récit pourra aider d'autres amateurs potentiels de Z3 à franchir le pas ! Quelles sensations !